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Hammams et salles de massage : un nouvel espoir pour le dépistage précoce du cancer du sein

Par Dr Anwar CHERKAOUI
 
Octobre 2025, mois rose pour le dépistage précoce du cancer du sein.
 Une piste à développer : la formation des travailleuses dans les hamams publiques et les salles de massage de l’autopalpation des soins. Technique simple qui permet de détecter les petites billes dans les seins, qui sont un début de cancer.
 
 Un enjeu national de santé féminine
 
Au Maroc, le cancer du sein demeure la première cause de mortalité par cancer chez la femme. 
 
Pourtant, détecté à un stade précoce, il se guérit dans la grande majorité des cas. 
La clé réside dans le dépistage précoce. 
Or, beaucoup de femmes, notamment dans les milieux populaires, ne consultent un médecin que lorsque la maladie est déjà avancée.
 
Dans ce contexte, les hammams et les salles de massage pourraient devenir des alliés inattendus mais essentiels dans la lutte contre le cancer du sein. 
 
Ces espaces, profondément ancrés dans la culture marocaine ( les hammams), sont fréquentés chaque jour par des milliers de femmes de tous âges et de toutes conditions sociales.
 
 Quand la tradition rejoint la prévention
 
Les travailleuses des hammams et des salles de massage sont, par la nature même de leur métier, en contact direct avec le corps féminin. 
Avec une formation simple à l’observation et à l’autopalpation, ces femmes pourraient repérer des signes suspects : une masse inhabituelle, une asymétrie, une zone douloureuse persistante.
 
Elles ne remplaceraient évidemment pas les médecins, mais deviendraient les premières sentinelles de la santé des femmes.
 
Ce concept n’est pas nouveau. 
La Tunisie a déjà mis en place un tel programme avec succès. 
 
Les “assistantes de hammam” y ont été formées pour encourager les femmes à s’auto-examiner et à consulter en cas de doute. 
 
Résultat : un diagnostic plus précoce et des vies sauvées.
 
 Un programme marocain à bâtir
 
Le Maroc, fort de son tissu associatif et médical, a tout pour réussir une telle initiative.
 
Les associations de lutte contre le cancer, le secteur médical libéral, l’industrie pharmaceutique, le ministère de la Santé et celui de la Solidarité et de la Femme pourraient unir leurs efforts. Ensemble.
 
Ils pourraient mettre en place un programme national de “formation des mains du bien”, dédié aux travailleuses des hammams et aux masseuses professionnelles.
 
Un tel programme aurait un double impact :
 
Médical, en favorisant le diagnostic précoce et la guérison complète.
 
Social, en valorisant le rôle des femmes exerçant ces métiers, souvent invisibles mais au cœur du tissu communautaire.
 
 Briser les tabous, sauver des vies
 
Parler du sein reste encore tabou dans certaines régions. 
C’est pourquoi ce projet doit s’accompagner d’une campagne de communication adaptée, respectueuse des sensibilités culturelles, mais claire sur les enjeux.
 
Le message est simple :
 
 “Un geste qui sauve — le dépistage précoce protège votre vie et votre féminité.”
 
Car un cancer découvert tardivement peut conduire à une amputation du sein, à une souffrance morale profonde et à un déséquilibre dans la vie de couple.
 
Mais un cancer détecté tôt, lui, se soigne, et la femme conserve son intégrité, sa beauté, sa confiance.
 
 Un plaidoyer pour la santé communautaire
 
Faire entrer la prévention dans les hammams, c’est rendre la santé plus proche des femmes.
 
C’est aussi reconnaître que la médecine moderne peut s’appuyer sur les structures sociales traditionnelles pour mieux toucher les populations.
 
Au fond, c’est une idée simple et profondément marocaine :
la solidarité, la bienveillance et la vigilance partagée peuvent sauver des vies.

Mots-clés: Cancer du sein, Dépistage


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