Par Dr Anwar CHERKAOUI, expert en communication médicale et journalisme de santé
Des morts évitables dans le silence administratif
Chaque jour, des Marocaines et des Marocains meurent faute d’un organe disponible.
Ces morts ne sont pas inévitables : elles sont la conséquence directe d’un système désorganisé, d’une coordination inexistante et d’une absence de vision stratégique.
Expert en communication médicale et journalisme de santé
Au Maroc, le malaise du secteur de la santé privée ne vient pas seulement du « noir » qui circule dans certaines transactions, mais d’une nomenclature tarifaire totalement dépassée.
Cette tarification, héritée d’une autre époque, ne correspond plus ni aux réalités économiques, ni au coût réel des soins, ni à l’évolution technologique des actes médicaux.
Prenons un exemple concret : une journée d’hospitalisation en vue d’un acte chirurgical, est encore cotée à 550 dirhams.
La réforme imminente du Code du travail soulève une inquiétude majeure : l’article 272, tel qu’il est rédigé, pourrait condamner les patients atteints de maladies chroniques graves à une double peine — celle de la maladie et celle de la perte d’emploi.
Cet article stipule qu’un salarié en arrêt maladie de plus de 180 jours consécutifs est considéré comme démissionnaire.
Hommage à tout chirurgien intrépide, dont l’audace épouse la rigueur, fidèle aux lois sacrées de son art, mais toujours inspiré par l’élan créatif qui fait naître, au cœur même de l’opération, des gestes de génie.
Dans le silence ouaté d’un bloc opératoire, quand les machines surveillent le cœur du patient au rythme d’un métronome électronique, le chirurgien se penche comme un écrivain sur sa page blanche.
Mais ici, la plume est un bistouri, et la moindre rature peut être irréversible.
Je vous écris aujourd’hui, non pas depuis mon cabinet, mais depuis un lieu plus intime : celui où l’âme dépose son manteau et se tient nue devant la vérité.
Depuis trente-quatre ans que j’exerce, bien avant que la psychiatrie privée ne trouve droit de cité dans cette ville, c’est à vous que je dois mon existence de médecin.
Il n’est ni poète ni musicien, et pourtant… dans le silence feutré de son cabinet, le murmure de sa fraise vibre comme un archet sur les cordes sensibles de la douleur.
Il ne sculpte ni marbre ni bronze, mais la matière vive d’un sourire blessé, d’une dent fatiguée, d’un nerf qui crie en silence.
Lui, c’est le chirurgien-dentiste, cet orfèvre du sourire, cet artisan de l’ombre que l’on redoute parfois… jusqu’au jour où l’on comprend qu’il est un magicien.