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20 janvier 2016 : Lecture critique sur l’émission « Bidoun Haraj » sur médi1TV

L’information exacte, un maillon vital dans la chaine de solidarité

pour promouvoir la culture du don

 

Dr Anwar CHERKAOUI 2Il n y a pas de registre national pour la greffe d’organes au Maroc et il faut autoriser la greffe d’organes dans le secteur Médical libéral Marocain. Ce sont les propos faux et graves, qui ont émanés d’un des participants à l’émission «  Bidoun Haraj », diffusée lundi 11 janvier 2016, sur les ondes de Médi1 TV

Faux, Car, en recoupant les décisions officielles du ministère de la Santé et celle de professeurs exerçant dans le domaine de la greffe d’organes dans les CHU du Royaume, il ressort que selon la circulaire du Ministère de la santé, diffusée le 7 Avril 2015, les malades candidats à une greffe d’organes ou de tissus, sont choisis selon des critères scientifiques bien définis et rigoureux, à partir d’une liste nationale qui est elle-même établie à partir de listes locales émanant des 4 CHU du Royaume, après être passé par les mailles de plusieurs filtres médicaux et administratifs.

 

Et en cas de prélèvement de plusieurs organes, et notamment d’un rein, à partir d’un donneur en état de mort cérébrale, les organes prélevés, bénéficieront à des patients dans la liste locale, relevant du CHU qui a fait les prélèvements. Les autres organes, seront greffés dans les 3 autres CHU du Royaume, selon la liste nationale, suivant un score et un système de traçabilité, établis dans les règles de bonne pratique des prélèvement et des greffe d’organes et de tissus, reconnues sur le plan international et adoptés par le Ministère de la Santé et les CHU du Maroc. Le développement des SAMU avec des ambulances médicalisées a contribué positivement au transport des organes dans des conditions optimales

Par ailleurs, on peut qualifier les propos de graves, car les pays qui ont autorisé la pratique de la greffe d’organes dans le secteur libéral, sont ceux qui souffrent le plus du trafic et de la vente d’organes.

La pratique de la greffe d’organes et de tissus, dans les centres hospitaliers universitaires, après autorisation de l’Administration concernée et des tribunaux désignés à cet effet, constituent des gardes fous, contre toute exaction et toute dérive. L’émission « Bidoun Haraj » a prêché par le fait qu’elle a omit de donner la parole aux parties concernées directement par le prélèvement et la greffe d’organes et qui n’ont pour souci que le développement de cette activité hospitalière de pointe au profit du patient marocain

Les CHU du Royaume ont fait des pas de géants en matière de maitrise des techniques du prélèvement et de greffe des organes et de tissus, cela a renforcé davantage la confiance du citoyen marocain dans les compétences des équipes médicales nationales, ne brouillons pas cet environnement positif par des propos faux et malveillants. Les médias Marocains, peuvent être des complices à leur insu.

Marrakech /11 au 13 février 2016 : 1er Congrès Maghrébin et 6ème National des Maladies du Sommeil

La médecine du sommeil, spécialité à part entière grâce au progrès de l’électrophysiologie, de l’informatique médicale, de la génétique et de la pharmacologie.

Dr Anwar CHERKAOUI 2La Société Marocaine de médecine du sommeil (SMMS), organise à Marrakech du 11 au 13 février 2016, en collaboration des Société Algérienne et Tunisienne de médecine de Sommeil, le 1èr congrès Maghrébin des maladies du sommeil. Cette édition de formation médicale continue sur les pathologies du sommeil coïncide avec le 6ème congrès national de la SMMS.

Pour Dr. Fouzia Kadiri, Présidente de la Société marocaine de médecine du sommeil, ces rencontres scientifiques nationales et maghrébines favorisent grandement l’évolution de la médecine du sommeil dans nos pays respectifs.

Dr kadiri rappelle que L'Association dite « Société Marocaine de Médecine du Sommeil » (SMMS) fondée en  2010 sous le nom de l’ « Association Marocaine du Sommeil et de la Vigilance » (AMSV), est une société savante regroupant des spécialistes et des professionnels qui s'intéressant à la médecine du sommeil. Cela en insistant sur le fait que la médecine du sommeil est l’une des disciplines médicales qui a le plus progressé au cours des dernières années grâce au progrès de l’électrophysiologie, de l’informatique médicale, de la génétique et de la pharmacologie. De ce fait, indique Dr kadiri, les erreurs diagnostiques en matière des maladies du sommeil ne sont plus permises.

       Cette société savante de Formation Médicale Continue sur la médecine du sommeil, a donc pour objet  la promotion des connaissances de la médecine du sommeil, la réalisation d'expertises sur des problèmes d'intérêt général touchant l'épidémiologie, la prévention, le droit et l'information des malades et la réponse émanant des demandes spécifiques d'organismes nationaux.  

     La SMMS s'organise et se structure progressivement pour assumer et dynamiser les développements et progrès de la spécialité. Dans ce contexte des spécialistes universitaires, hospitaliers ou libéraux constituent un bureau de onze membres pour appliquer les décisions stratégiques et administratives liées aux activités de la SMMS.

     En conclusion relève Dr kadiri, des changements importants sont déjà survenus, et des défis encore plus importants sont à réaliser. La SMMS doit s’y préparer pour  assurer le lien entre les différentes spécialités pour que la discipline reste unie. La SMMS se veut un lieu de rassemblement et d'échange avec les autres Sociétés dont certaines thématiques sont communes.

« Un projet est en cours d’élaboration pour l’organisation de réunion commune avec les Sociétés d’ORL, de Pneumologie, de Cardiologie, de Neurologie, d’Urgentologie, de la Médecine de travail », déclare la présidente de la SMMS.

 Autre projet phare de la SMMS, est d’élargir ses membres aux communautés scientifiques, paramédicales et technologiques dans les domaines d’exercice ou de recherche concernant la médecine du sommeil, tout en faisant de la SMMS, la référence dans le domaine de la médecine du sommeil.

Sur le volet juridique et législatif, la SMMS œuvre pour la validation, par les instances concernées, des séances suivies dans le domaine du Développement Professionnel Continu.

La SMMS continue de s’ouvrir sur les sociétés scientifiques internationales, car la recherche évolue très vite, et après la recherche il y a l’innovation et le transfert de compétence. La SMMS doit vons y prendre part dans l’intérêt des patients marocians.

Par ailleurs, la SMMS doit maintenir son ouverture vers les pays francophones, mais elle doit assurer également des relations régulières avec les pays anglophones.

Autre objectif de la SMMS, est de réaliser et publier tous les deux ans une revue spécialisée dans les pathologies du sommeil. Et afin de renforcer sa notoriété, la SMMS, publiera des articles thématiques dans des revues professionnelles ou sur le site internet, www.smsommeil.ma

     Pour la présidente de la Société Marocaine de Médecine du Sommeil, la communication est un de ces principaux défis du XXIèmesiècle. Elle doit utiliser tous les outils modernes, électronique, réseaux sociaux et médias classiques, presse écrite, radio et TV, afin de mieux faire connaitre la spécialité de médecine de sommeil.

27 Décembre 2015 : Nécessité et urgence d’un Plan National des Maladies Rares au Maroc

Les Maladies Rares

sont multiples et touchent 1,5 millions de Marocains

Dr Anwar CHERKAOUI

Les Maladies Rares2015

Les maladies rares au Maroc souffrent d’un manque d’information pour les patients comme pour les professionnels, ayant pour conséquences errances de diagnostic, souffrance et isolement psychologique des malades ainsi que des outils de diagnostics ignorés

Les maladies rares, ne sont si pas si rares, comme semble le suggérer la famille des maladies rares, qui regroupent près de 8000 pathologies identifiées.

Rappelons que si les maladies dites rares touchent chacune par définition un nombre restreint de patients, moins d’une personne sur 2 000. Elles deviennent massives lorsqu’on les cumule : près de 8 000 pathologies identifiées !

On estime que plus de 5 % de la population mondiale en seraient atteintes soit environ 1.5 millions de marocains. Un médecin rencontre dans sa pratique quotidienne plus ce type de maladies que de cas de cancer ou de diabète !

Dr Anwar CHERKAOUI 2Présidé et animé par le Pr Loïc Guillevin (membre de la Haute Autorité de Santé et du Comité de Pilotage du Plan National Maladies Rares en France), un événement vient de se tenir à Casablanca et qui a permis aux participants de mieux appréhender les avancées en matière de recherche et d’innovations thérapeutiques relatives aux maladies auto-immunes rares (sclérodermie, vascularites, cryoglobulinémies…)

A cette occasion, l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques a appelé à la mise en place dans notre pays d’un plan national des maladies rares. Ainsi, dans le cadre de ses Journées de l’Auto-immunité, l’association AMMAIS a organisée le 28 novembre 2015 à Casablanca une grande manifestation consacrée aux maladies rares.

Des intervenants de haute facture, tels Dr David Saadoun, Fouzia Chraibi, Rachid Laraki, Mounir Filali et Ouafa Mkinsi, on a pu mieux approcher la réalité des maladies rares dans le monde et au Maroc.

Les discussions ont montré à ce sujet un manque d’information pour les patients comme pour les professionnels, ayant pour conséquences errances de diagnostic, souffrance et isolement psychologique des malades, outils de diagnostics ignorés, etc.

A l’issue des débats, l’association a appelé, par la voix de sa présidente, Dr Khadija Moussayer, à la reconnaissance des maladies rares comme une priorité de santé publique au Maroc avec en particulier : 1/ le développement de centres de référence nationaux pour l’expertise et des centres de compétence régionaux pour les soins en nombre suffisant pour assurer la couverture globale du territoire ; 2/ une meilleure accessibilité à certains médicaments indispensables et au demeurant pas toujours onéreux (comme le Plaquénil pour le lupus ou l’Ursolvon pour la cirrhose biliaire primitive) ; 3/ une formation accentuée des professionnels de santé à « l’univers des maladies rares » (il n’est pas possible de toutes les connaître !) et, ce faisant, à la « culture du doute » (et si c’était une maladie rare ?) qui donnerait aux patients de meilleures chances de soins appropriés.

L’AMMAIS appelle également au regroupement avec l’aide des pouvoirs publics des associations œuvrant dans ce domaine en une plate-forme commune, une Alliance des Maladies Rares, comme cela a déjà été institué en Europe. Une personnalité de la société civile, Mme Najat Zoraa, a annoncé, de son côté, la création de l’association marocaine de la sclérodermie.

Pour plus d’informations : http://www.oujdacity.net/national-article-107170-fr/

10 Décembre 2015: Aujourd’hui mise sur le marché marocain du médicament générique contre l’hépatite C « SSB 400 »

Au-delà de l’Euphorie, des questions s’imposent ?

Dr Anwar CHERKAOUI

médicament générique 2015

Aujourd’hui, jeudi 10 décembre 2015, le médicament générique « SSB400 » contre l’hépatite C est mis sur le marché marocain au prix de 3000 dh la boite. 9000 DH la cure, sans les frais d’autres médicaments et d’autres examens complémentaires indispensables. 260 000 à 300 000 malades marocains sont concernés.  

La fabrication par un laboratoire marocain du médicament générique contre l’hépatite C, est une nouvelle confirmation que l’industrie pharmaceutique nationale maitrisait et maitrise les techniques de fabrication des médicaments génériques. La Maroc est un pays génériqueur, c’est reconnu sur le plan international. Le rôle du Ministère de la santé, dans cette dernière prouesse est indiscutable. Mais, une fois les phases d’euphorie et d’applaudissements consommées, comment appréhender l’avenir et poser les questions qui fâchent ?

Dr Anwar CHERKAOUI 2A-t-on prévu un dispositif pour parer à d’éventuels marchés parallèles ou de trafic du SSB400 : son achat moins cher au Maroc, est sa revente pour d’autres malades en Europe ?

Comment éviter, que le quota acheté par le ministère de la santé, qui est destiné aux ramédistes, ne soit détournée vers d’autres patients ?

Qui prescrit ce nouveau médicament, les médecins gastro entérologues, les infectiologues, les médecins séniors, ou les médecins généralistes et selon quels critères : Le ministère de la Santé a-t-il assuré la diffusion d’un protocole thérapeutique, dispose-t-il de moyens de contrôle ?  

Comment prévenir les prescriptions hasardeuses, la sur prescriptions, celles non justifiées, peut être même l’automédication, surtout après cette hypermédiatisation sur l’aspect miraculeux de ce produit ?

Le centre marocain de pharmacovigilance, a-t-il été mis à contribution, pour jouer son rôle de sentinelle devant les effets secondaires potentiels de tout nouveau médicament ?

Ce générique, sera-t-il prescrit selon un protocole thérapeutique validé par des instances compétentes marocaines ? Ou selon les appréciations et les convictions de chaque thérapeute ?

A-t-on prévu une grille d’évaluation pour qu’au bout de la chaine, on pourrait avoir une idée sur les malades guéris, ceux qui, pour différentes raisons n’ont pas répondu au traitement et ceux malgré cette thérapeutique qui vont évoluer inexorablement vers la cirrhose ou le cancer du foie ?

Par ailleurs, si un des arguments forts pour le lancement de la fabrication de ce générique, est d’ordre économiques, l’ANAM, l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie, va-t-elle déployer l’argent économisé, pour lancer une vaste campagne de sensibilisation et de dépistage de l’Hépatite C ? Voir même de lancer des études sur l’état de la stérilisation des dispositifs médicaux, qui sont l’une des voies de transmission de l’hépatite C

Y a—il d’es mesures fiscales pour encourager davantage la recherche développement par les industriels nationaux ? En sachant, à titre d’exemple que le laboratoire Pharma 5, le fabricant du SSB 400, à investit 85 millions de DH pour ce produit et 10 % de son chiffre d’affaires dans la recherche. Le besoin du Marocain en d’autres médicaments génériques, pour des maladies beaucoup plus graves est une réalité criante. Le gouvernement n’est peut-être pas suffisant conscient de cet état de choses ?

La mise sur le marché Marocain de ce médicament générique, coïncide avec l’organisation des premières assises Marocaines sur le médicament, sera-t-elle une occasion pour le ministre d’annoncer la mise en place d’un observatoire National de l’hépatite C dans le Royaume ?    

30 Décembre 2015 : Une exigence Européenne en janvier 2016

La lutte contre la contrefaçon des médicaments au Maroc : Que prévoit le budget 2016

Dr Anwar CHERKAOUI

Medicaments contrefaits

La convention Européenne sur la contrefaçon des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), entrera en vigueur le premier janvier 2016. Le Maroc l’a signé en 2012. Il est donc dans l’obligation de l’appliquer sur le marché national. Le gouvernement marocain a-t-il prévu dans son budget 2016, une rubrique pour accompagner cette action, car selon les statistiques internationales, les ventes de médicaments contrefaits ont atteint 75 milliards de dollars en 2010 soit une augmentation de 90 pc depuis 2005. Le ministère de la santé, le ministère de l’Intérieur les services de douanes, ont-ils un programme en commun pour juguler ce phénomène qui grève l’industrie pharmaceutique Nationale ? A-t-on mis en place des mesures draconiennes pour stopper le flux des médicaments qui affluent d’u pays Maghrébin riverain ? Quelles sont les statistiques que peut apporter le Centre national de Pharmacovigilance marocain, des méfaits engendrés par les médicaments falsifiés sur la santé des marocains.

Il faut rappeler que la convention du Conseil de l’Europe sur la contrefaçon des produits médicaux et les infractions similaires menaçant la santé publique, plus connue sous l’appellation « Médicrime », entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Ouverte à la signature en 2011, cette convention a été ratifiée par cinq Etats et signée par 21 autres, dont le Maroc qui l’a rejoint en décembre 2012.

Ce traité est le premier instrument international juridiquement contraignant qui érige en infraction pénale la contrefaçon, la falsification, la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité. La convention introduit des sanctions pénales, mais aussi des mesures de prévention et de protection des victimes.

Etant donné que la contrefaçon de produits médicaux et les infractions similaires constituent une menace mondiale, cette convention, ouverte aux pays du monde entier, offre un cadre de coopération internationale et des mesures destinées à améliorer la coordination au niveau national. Elle prévoit notamment la mise en place de points de contacts au sein des systèmes nationaux judiciaires, de santé, des laboratoires médicaux agréés, de la police et des autorités douanières, permettant l’échange rapide d’informations.

L’importance de cet instrument se justifie par l’ampleur des contrefaçons de médicaments et ses retombées sur la santé des populations de par le monde. Selon l’OMS, les ventes de médicaments contrefaits ont atteint 75 milliards de dollars en 2010 soit une augmentation de 90 pc depuis 2005.

En 2012, l’Institut de Sécurité Pharmaceutique (PSI-basé à Washington) estimait qu’au total 523 types de médicaments étaient touchés. Antibiotiques, contraceptifs, sérums antitétaniques, médicaments antipaludiques, traitements contre le cancer, insuline, anabolisants, implants mammaires, le phénomène est en pleine expansion et n’épargne aucun pays.

En juin dernier, une opération coordonnée par Interpol (Pangea VIII) avec la participation de 115 pays a permis la fermeture de 2.414 sites illégaux de commerce électronique, la saisie de 20,7 millions de médicaments potentiellement dangereux et l’arrestation de 156 personnes impliquées dans ce trafic.

www.sante21.ma avec MAP

25 Décembre 2015 : Formation médicale continue au Maroc

Le dernier numéro de la

Revue de Médecine Pratique

consacré au Cancer de la prostate au Maroc

Dr Anwar CHERKAOUI

cancer prostate2015

Les revues Marocaines sérieuses de formation médicale continue se comptent sur le bout des doigts. Parmi celles qui se sont imposées par leur professionnalisme, leur rigueur scientifique et surtout par leur focus sur la pathologie Marocaine, la « REVUE DE MEDECINE PRATIQUE », dirigée par une main de velours mais ferme, par notre collègue Dr Salima EL AMARANI JOUTEY.

Dans son numéro 50 / Novembre 2015, La revue de médecine pratique, a consacré un dossier spécial au Cancer de la prostate, dans lequel les équipes de radiothérapie et d’oncologie médicale du CHU de Fès, ont développés les dernières actualités thérapeutiques, sur le cancer de la prostate, considéré comme le plus fréquent chez l’homme dans les pays à revenu élevé. D’ailleurs dans l’édito de ce dossier, Pr Abderrahman EL MAZGHI du Service de radiothérapie CHU Hassan II Fès, relève que selon le registre du cancer de la région du Casablanca, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers de l'homme de plus de 50 ans et représente 10,5 % de l'ensemble des cancers. L'incidence est en nette augmentation durant les dernières années. Cette augmenta­tion de l'incidence est en partie due à l'usage du dépistage individuel par le dosage du PSA dans le sang.

couverture revue medecine pratique nov15 2015

La prise en charge du cancer de la prostate, précise Pr Abderrahman EL MAZGHI, a également beaucoup évolué grâce aux progrès réalisés récemment dans les domaines du diagnostic et de la thérapeutique. Cette évolution des connaissances nécessite une mise au point ciblée sur : Les progrès dans les domaines de la biologie et de l'imagerie, notamment l'IRM et le Pet-scan à la choline, la surveillance armée et les moyens du traitement non invasifs tels que les ultrasons (HIFU) et le froid (cryothérapie), la chirurgie qui a bénéficié des progrès de la robotique et du développement de la réanimation, la radiothérapie qui bénéficie des progrès techniques notamment la radiothérapie avec modulation d'intensité (IMRT. Rapid-arc), la radiothérapie guidée par l'image (ICRT) et la curiethérapie du haut débit de dose (HDR) et également sur le cancer de la prostate métastatique naïf et résistant à la castration pour lequel les options thérapeutiques se sont multipliées avec des gains en survie globale.

Pr Abderrahman EL MAZGHI conclut que le maître mot est la personnalisation de la prise en charge en fonction du risque individuel qui sera calculé à partir des facteurs pronostiques et prédictifs en cours de validation.». L’intégralité de ce dossier actualisé sur le cancer de la prostate au Maroc, dans le numéro 50 de la revue de médecine pratique de novembre 2015.

4 Décembre 2015 : Interview avec Dr Mohamed YACOUBI, Président de la Fédération Marocaine de Reproduction Humaine

Les espoirs et les risques

de dérives du génie génétique

 dr cherkaoui yacoubi

Dr Mohamed YACOUBI, fais partie des premières générations des gynécologues obstétriciens Marocains. Il a créé, il y a plus de 30 ans, l’une des premières sociétés savantes de formation Médicale continue dans le domaine de la fertilité et de la contraception. Il est un des pionniers de la promotion dans le secteur médical libéral au Maroc, de la procréation médicalement assistée (PMA), comme technique médicale pour le traitement de certaines formes de stérilité. Il est actuellement le président de la Fédération Marocaine de Reproduction Humaine.

Il est à l’origine de la création de plusieurs sociétés savantes de formation médicale continue, notamment la société marocaine d’étude de la ménopause ou celles œuvrant pour la promotion des techniques endoscopiques dans le traitement d’affections gynécologiques et obstétricales. Et il est un des précurseurs de la loi sur la PMA, qui va bientôt être adoptée en conseil de gouvernement en cette fin 2015 ou en début 2016.

Dans cet entretien, Dr Mohamed YACOUBI, lance un cri d’Alarme, par la voix d’un médecin des pays du sud, pour attirer l’attention sur certaines manipulations génétiques, qui risquent d’hypothéquer l’avenir de l’humanité toute entière

                                                                                              

Dr Anwar CHERKAOUI : On parle beaucoup ces derniers temps d’une nouvelle technique révolutionnaire de génie génétique, qui risque de bouleverser le devenir de l’humanité, de quoi s’agit-il ?  

Dr Mohamed YACOUBI : Depuis 2012, le CRISPR-Cas9 se répand comme une traînée de poudre dans les laboratoires de biologie, les revues scientifiques, les offices de brevets. Ce n’est pas une molécule, c’est une nouvelle technique révolutionnaire de génie génétique. Elle permet d’apporter des modifications précises et ciblées à un génome, et ce bien plus rapidement et simplement que les méthodes utilisées jusqu’à présent. Les espoirs, immenses, concernent d’abord la santé et la recherche biomédicale. Très rapidement, CRISPR-Cas9 a permis des avancées spectaculaires – pour l’heure sur des animaux. Récemment, des chercheurs sont parvenus, grâce à cette technique, à guérir des souris adultes touchées par une maladie génétique du foie, en corrigeant le gène défaillant. Fantastique !

www.sante21.ma : Depuis des mois, les perspectives environnementales ouvertes par cette méthode sont au cœur des préoccupations de la science et des scientifiques. Pouvez-vous développer davantage ?

Dr Mohamed YACOUBI : Au printemps 2015, des chercheurs américains sont parvenus à utiliser CRISPR-Cas9 pour introduire chez des drosophiles (insectes) des modifications susceptibles de se répandre très vite dans une population. Relâché dans la nature, ces quelques individus ainsi modifiés verraient toute leur descendance être en effet porteuse de ces altérations : les lois de la statistique et de la combinatoire étant ce qu’elles sont, ces traits artificiellement apportés à quelques individus pourraient se généraliser, en quelques années, à l’ensemble de leur espèce.

Là encore, les potentialités sont vertigineuses. L’exemple souvent cité est celui des moustiques vecteurs de maladies comme le paludisme. En mettant en circulation des individus modifiés pour pouvoir se débarrasser du protozoaire responsable de la maladie, et en attendant quelques années que ce trait se généralise, il deviendrait envisageable d’éradiquer totalement un mal qui tue plus de 600.000 personnes chaque année. Une kyrielle d’autres pathologies très désagréables, vectorisées par des insectes, pourraient être aussi vaincues de la sorte : maladie du sommeil, fièvre jaune, maladie de Lyme, dengue…

Opinion médecine Santé : Mais une fois cette boite de Pandore ouverte, où s’arrêterait la course à l’ »édition » de la nature ?

Dr Mohamed YACOUBI : Effectivement, il ne s’agirait plus – comme c’est le cas depuis le néolithique – de modifier les espèces animales ou végétales qui nous sont inféodées et qui nous nourrissent, mais d’influer de manière irréversible sur le reste du vivant.

D’autres perspectives surgissent en effet. Pourquoi, suggèrent déjà certains, ne pas utiliser ces nouvelles techniques pour éradiquer localement les espèces invasives, en y introduisant des gènes délétères ? Débarrasser l’Europe du frelon asiatique, par exemple, ou soulager les lacs américains de la carpe chinoise et de la moule zébrée… Les exemples ne manquent pas.

Opinion Médecine et Santé : Mais, n’a- y –t-il pas un risque de dérives ?

Dr Mohamed YACOUBI : « La question n’est plus de savoir si nous pouvons contrôler des espèces invasives en utilisant le génie génétique, mais que nous devons, ou non, le faire », écrivent Bruce Webber et Owain Edwards (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, Australie) dans une tribune publiée le 25 août dans la revue Proceedings of the National Académy of Science. « Pour la première fois, nous avons un instrument suffisamment puissant pour éliminer de manière permanente une espèce-cible de la surface de la Terre », préviennent les deux spécialistes de biosécurité, pour qui les risques en jeu – énormes – exigent la mise en place rapide d’un cadre réglementaire ad hoc.

Il s’avère que la tentation d’éditer la nature pourrait aussi faire son chemin au sein de communautés scientifiques où on ne l’attend pas. Les écologues et les conservationnistes, par exemple, redoutent une érosion de 30 % environ de la biodiversité d’ici à la fin du siècle, en raison du réchauffement. A bref ou moyen terme, la tentation pourrait être forte d’utiliser CRISPR-Cas9 pour « aider » certaines espèces à s’adapter. Modifier le plancton pour qu’il tolère des eaux rendues plus chaudes et plus acides par nos émissions de dioxyde de carbone, donner à certains végétaux les armes pour faire face à l’avancée de nouveaux pathogènes, introduire artificiellement de la diversité génétique au sein d’espèces trop dépeuplées pour devenir à nouveau prospère.

Le transhumanisme aura un jour son pendant environnemental. Au lieu d’éviter le saccage du monde naturel, il professera au contraire de poursuivre jusqu’au bout le travail d’anthropisation engagé, pour sauver ce qui peut l’être grâce au génie génétique, mais aussi à d’autres techniques, comme la géo-ingénierie.

Entretien réalisé par Dr Anwar CHERKAOUI

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